Avec de nouveaux développements durables dans les travaux et de nombreuses initiatives visant à rendre les bâtiments existants plus respectueux de l’environnement, Paris se donne une cure de jouvence verte. Paris, l’une des villes les plus densément peuplées d’Europe, a vu ses niveaux de pollution grimper en raison des voitures, des émissions polluantes dans les bâtiments et de la vie urbaine moderne. Elle met désormais en œuvre une stratégie ambitieuse visant à réduire de 25% ses émissions et sa consommation d’énergie d’ici 2020.
Les bâtiments durables, y compris ceux présentant une meilleure efficacité énergétique ainsi que les toits verts, les murs vivants et les jardins sur les toits, ont un rôle clé à jouer dans la réalisation de cet objectif.
«Le réchauffement climatique est devenu une priorité», déclare Jean-Marc Nicolle, conseiller métropolitain pour la ville du Grand Paris.
Paris en a fait l’un de ses projets phares et la construction durable contribue à cet effort. Il est également populaire auprès des populations locales qui souhaitent voir plus de verdure au milieu de tout le béton de la ville.
Aller plus loin
Le simple fait d’ajouter des plantes aux façades d’un bâtiment ne rend pas un bâtiment durable. Les entreprises se tournent plutôt vers des systèmes de certification tels que «Habitat et Environnement» en France, qui évaluent la qualité environnementale du bâtiment. Tout le monde sait que les nouveaux bâtiments doivent être respectueux de l’environnement – et même si les certifications ne sont pas obligatoires, aucun promoteur ne construit aujourd’hui un bâtiment sans eux», déclare Jean-Marc Nicolle. En fait, les vendeurs immobiliers vont souvent dans le sens inverse et visent de nombreuses certifications pour mieux séduire les investisseurs français et étrangers.
Cependant, s’il est relativement simple que les nouveaux développements se conforment aux normes environnementales, il est plus difficile d’adapter les bâtiments plus anciens. C’est un problème particulier pour Paris, comme pour le reste de la France, où les bâtiments sont anciens et où convaincre les propriétaires d’effectuer les travaux nécessaires constitue souvent un obstacle majeur, notamment pour le logement.
«De nombreux propriétaires ont acheté leur appartement ou leur maison il y a de nombreuses années et maintenant, ils ne voient pas pourquoi ils devraient dépenser des dizaines de milliers d’euros pour respecter les normes de construction durables en vigueur. Souvent, ils ne font rien pour régler le problème », explique Jean-Marc Nicolle. Un grand défi consiste donc à aider les propriétaires à adopter les normes actuelles et futures en matière de construction durable.
De nombreuses incitations financières ont été mises en place dans ce but. En avril dernier, le gouvernement français a présenté son plan visant à améliorer la consommation d’énergie dans les maisons par le biais de sa loi de finances pour 2018. Il vise à rénover 250 000 logements privés par an au moyen de crédits d’impôt, de prêts écologiques à taux zéro et de certificats d’efficacité énergétique.
En ce qui concerne l’immobilier commercial, les incitations sont différentes – et la demande d’amélioration provient souvent des locataires de l’immeuble.
«De nombreuses entreprises ont mis en place des initiatives de RSE qui incluent des engagements en matière de consommation d’énergie et de développement durable», déclare Jean-Marc Nicolle. Ils recherchent des locaux qui correspondent à leurs politiques – et dans de nombreux cas, cela pousse les investisseurs à rénover des biens immobiliers pour répondre à leurs besoins.
Néanmoins, ajoute-t-il, il faut du temps pour que les propriétaires d’immeubles résidentiels ou commerciaux se conforment aux normes de durabilité modernes. Entre-temps, les autorités publiques continuent de se concentrer principalement sur les nouvelles constructions.
Les aspects patrimoniaux des anciens bâtiments parisiens constituent un défi supplémentaire. Les autorités locales étant particulièrement strictes en ce qui concerne la préservation des bâtiments situés au cœur de la ville, il est difficile d’ajouter des caractéristiques internes ou externes qui les rendent plus durables.
«Il y a des règles concernant l’apparence extérieure des bâtiments», explique Jean-Marc Nicolle, le maire du Kremlin-Bicêtre.
Créer une image positive
Les premiers signes de changement se produisent déjà. En réponse à un récent concours visant à « inventer la métropole du Grand Paris » , le lauréat proposait un village vertical en bois servant de porte d’entrée à la banlieue de Rosny-sous-Bois. Pendant ce temps, la Tour Montparnasse devient une cure de jouvence verte à temps pour les 2024 Jeux Olympiques avec des plantes de ses parois inférieure et un jardin d’ hiver sur le dessus et à Charenton-Bercy, les plans sont en cours de réalisation pour un gratte – ciel de 180 mètres zéro énergie qui pourrait être l’ un des Les bâtiments les plus durables d’Europe.
D’autres projets vont encore plus loin dans le concept de durabilité avec des éco-districts entiers. Le projet de développement de Clichy-Batignolles , qui devrait être achevé d’ici 2020, établit de nouvelles normes en matière de design urbain durable en France et en Europe, notamment en matière d’efficacité énergétique.
De tels projets font de Paris un pionnier de l’espace, digne d’une ville hôte des accords internationaux sur le climat. Bien que les bâtiments plus écologiques ne puissent à eux seuls réduire les émissions et la consommation d’énergie dans la capitale française, la transition vers un développement plus durable représente un grand pas en avant et encourage les autres villes à faire de même.