La maison connectée commence enfin à faire parler d’elle et entrer dans les moeurs. Dans les projets de construction ou de grosse rénovation, ce concept est d’ailleurs pris en compte dès le début afin de pouvoir mieux intégrer les différents équipements. Pourtant cet engouement pose clairement certains problèmes éthiques, et notamment celui de la protection des données.
Vers une maison plus communicante
On parle de Smart home, de maison connectée ou encore de maison intelligente. Sous ces multiples termes se cachent une notion assez simple : celle de la communication entre la maison et ses occupants. Depuis la construction des premiers refuges par les premiers hommes, leur fonction a été uniquement passive. La maison était simplement un endroit dans lequel on se réfugiait pour se protéger. Progressivement le désir de protection s’est changé en désir de bien être. On aime être chez soi pour se reposer et prendre du plaisir, seul ou avec ses proches.
La maison avait ainsi uniquement un but utilitaire, une sorte d’objet que l’on utilise au besoin. Mais cela est en train de changer et les liens entre la maison et ses occupants devient de plus en plus fort. Même s’il est encore trop tôt pour parler d’intelligence, nous pouvons toutefois mettre en évidence de nombreuses interactions dans le but d’améliorer le confort, la consommation énergétique et la sécurité.
Au delà des fonctions de base telles qu’allumer une ampoule à distance ou bien régler la température du chauffage depuis son travail, il y a un réel intérêt à doter sa maisons de capacités d’analyse et de gestion à distance. Une maison plus intelligente serait ainsi capable de s’adapter aux différentes situations et besoins du moments afin d’offrir la meilleure expérience à ses occupants.
Prenons un exemple simple, celui des système d’alarme. Aujourd’hui il est encore nécessaire de les armer et désarmer manuellement. C’est-à-dire que lorsque vous sortez de chez vous, vous devez l’activer. Et inversement. Avec le risque d’oublier et laisser quasiment la porte ouverte aux cambrioleurs. Bientôt tout cela sera du passé car ces systèmes seront capable de détecter automatiquement une intrusion. Et c’est là que les questions éthiques commencent à apparaitre.
Des systèmes connectés de plus en plus prédictifs
En effet, pour faire ces détections automatiques, les systèmes d’alarme doivent être en écoute et analyse permanente. C’est en apprenant votre mode de vie qu’ils seront capables de détecter des situations anormales. Mais sommes nous vraiment prêts à nous faire surveiller 24h/24 quand nous sommes chez nous ? Avons nous vraiment envie qu’une caméra filme continuellement nos journées et qu’un micro enregistre ce que nous disons ?
Le véritable problème concerne finalement l’exploitation de ces données. Où sont-elles stockées ? Est-ce qu’elles sont exploitées uniquement en local par la box domotique ? Ou bien elles sont centralises sur un cloud ? Et dans ce dernier cas, dans quel pays sont les données et qu’en est-il de leur confidentialité ?
On peut sans problème imaginer un véritable marché de la données. Vos habitudes analysées et traitées de façon à mieux comprendre vos habitudes de consommation et vous proposer un cible publicitaire toujours plus personnalisé. Il s’agit donc là d’un véritable enjeu de société auquel les politiques vont certainement devoir apporter des réponses très prochainement.